Slack est une application de messagerie très populaire, mais à laquelle il manque l’une des fonctionnalités les plus élémentaires : un bouton de blocage.

Désormais, suite aux campagnes de Mozilla, Fight for the Future, Convocation Research + Design et de dizaines d’organisations alliées, la situation pourrait changer.

Le 5 juillet, Slack a annoncé l’arrivée prochaine d’une fonctionnalité « Masquer les messages d’un autre membre », permettant de « répondre aux besoins des utilisateurs et utilisatrices d’un environnement de travail sûr et productif ». Cette information survient peu après l’envoi d’une lettre à Slack, exigeant que l’entreprise protège ses utilisateurs et utilisatrices en proposant des mécanismes de sécurité de base, comme le blocage et la possibilité d’activer le chiffrement de bout en bout.

Slack est une application de messagerie très populaire, mais à laquelle il manque l’une des fonctionnalités les plus élémentaires : un bouton de blocage. Mais à présent, la situation pourrait changer.

Reem Suleiman, Mozilla

Mozilla applaudit Slack pour avoir pris cette mesure importante qui donnera aux utilisateurs la possibilité d’arrêter une conversation lorsque la situation devient dangereuse sur la plateforme, et demande instamment à Slack de mettre en œuvre cette fonctionnalité, en prenant en compte l’avis des parties prenantes, dès que possible. Cette fonctionnalité de sécurité est un mécanisme anti-harcèlement bienvenu, quelle que soit l’utilisation de Slack : pour interagir avec des collègues, coordonner des bénévoles ou lancer son projet personnel.

En mai, Fight for the Future et Mozilla ont lancé des pétitions appelant Slack à bloquer les abus (#BlockAbuse) en ajoutant une fonctionnalité de blocage, d’autant plus qu’une étude a révélé que les personnes en télétravail (en particulier les personnes aux identités marginalisées) subissent une augmentation du harcèlement et de l’hostilité en ligne. L’initiative a été lancée notamment en collaboration avec la chercheuse Caroline Sinders, et les pétitions ont recueilli au total 31 434 signatures.

Toujours en mai, Mozilla, Fight for the Future et d’autres ont manifesté devant le siège de Slack, avec un panneau d’affichage mobile indiquant « Slack n’est pas sûr ».

Selon la chercheuse Caroline Sinders : « Masquer les messages est une excellente fonctionnalité de sécurité et de protection de la vie privée. Mais, pour de nombreux cas de harcèlement, ce n’est toujours pas suffisant. Nous espérons que le déploiement de cette fonctionnalité garantira aux victimes de harcèlement la possibilité de bloquer toutes les communications individuelles, y compris au sein des canaux Slack, pour être vraiment en sécurité. Plus important encore, même si une annonce de fonctionnalité est excellente, elle n’est pas encore disponible. Nous vérifierons également si Slack la lancera dans tous les pays, ou seulement dans quelques-uns. »

Caitlin Seeley George de Fight for the Future ajoute : « Si cette mise à jour est le signe que Slack prend la sécurité de ses utilisateurs et utilisatrices plus au sérieux, nous la soutenons complètement. Mais ce n’est pas suffisant et nous espérons que la direction de Slack soit enfin disposée à collaborer et à discuter. Près de 100 organisations de défense des droits ont demandé des fonctionnalités critiques de sûreté et de sécurité, comme le chiffrement de bout en bout des messages, et jusqu’à présent, Slack n’a pas souhaité discuter avec ces expert·e·s, chercheur·euse·s et militant·e·s. Nous continuons à demander à Slack de nous rencontrer afin que nous puissions discuter de nos préoccupations et nous assurer que cette nouvelle fonctionnalité améliore réellement la sécurité des individus. »

Que quelqu’un doive utiliser Slack dans un cadre professionnel ou choisisse de l’utiliser pour le plaisir, personne ne devrait subir de propos violents, et nous sommes ravis que cela change bientôt.

Reem Suleiman

Reem Suleiman

Reem est responsable du plaidoyer de la Fondation Mozilla aux États-Unis

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