Dzata
Image tirée de Dzata, lauréat d’un Creative Media Award de Mozilla


« Dzata », projet lauréat d’un Creative Media Award de Mozilla, mêle science-fiction, fiction spéculative et fantastique pour repenser notre approche de l’innovation


(AFRIQUE DU SUD | 28 MARS 2023) — L’innovation et la technologie sont souvent vues à travers un prisme occidental, dominé par la culture des start-ups, le jargon de la Silicon Valley et le progrès acharné à tout prix.

Et si notre compréhension de la technologie, de ses origines et de ses pratiques était vue à travers un prisme très différent : celui de l’histoire, de la culture et des tradition africaines ? Et si nous considérions la technologie non seulement comme du matériel et des logiciels, mais aussi comme un processus historique que les Africains ont également façonné ?

« Dzata : l’institut de la conscience technologique », un nouveau projet de recherche créative de Lo-Def Film Factory en Afrique du Sud et Russel Hlongwane, fait exactement cela. Le projet a été créé par les artistes sud-africains Russel Hlongwane, François Knoetze et Amy Wilson et est lauréat d’un Creative Media Award de Mozilla. Les Creative Media Awards soutiennent les personnes et les projets en première ligne du mouvement pour la bonne santé d’Internet, des militant·e·s aux réalisateur·trice·s de documentaires en passant par des chercheur·euse·s.

Grâce à un court-métrage impressionnant, un site web riche et des projections à venir, « Dzata » raconte l’histoire d’un institut africain fictif et de ses archives technologiques. En intégrant des images d’archives dans des paysages de pixels créés par des moteurs de jeu et des IA, l’expérience crée un monde où l’histoire et l’avenir de la technologie sont vus à travers les contextes et les pratiques locales africaines.

Par exemple, les spectateurs et spectatrices découvriront des scientifiques itinérants portant des sacs à dos qui se transforment en labos complexes, mêlant le numérique (cartes mères et écrans) et l’analogique (outils, techniques de construction traditionnelles, pratiques spirituelles). Le titre du projet mélange également web et hors ligne : « Dzata » est un clin d’œil à l’objectif des artistes de déplacer l’image des « données africaines » dans l’imaginaire technologique, mais fait également référence à Dzata, l’ancienne capitale du royaume Venda en Afrique du Sud.

Selon Russel Hlongwane : « Dzata vise à mettre en avant les savoirs technologiques indigènes et à explorer comment la science, la technologie et l’innovation font partie d’un long processus interdépendant de production de connaissances accumulative qui s’étend dans le passé lointain. »

Dzata vise à mettre en avant les savoirs technologiques indigènes.

Russel Hlongwane

Au cours des prochains mois, Dzata va sortir de l’écran pour s’inviter sur scène. La projection du film sera accompagnée par un orchestre ainsi qu’une lecture performée, réalisée par le « scientifique en chef » de l’institut, Russel Hlongwane. La première représentation est prévue pour le 31 mars lors de l’évènement Control Shift à Bristol, au Royaume-Uni.

Le projet et ses créateurs ont été conseillés par Claperton Chakanetsa Mavunga, professeur de science, technologie et société au MIT et auteur de « What Do Science, Technology, and Innovation Sign from Africa ? » ainsi que la commissaire d’exposition et critique pour le numérique en Afrique, Oulimata Gueye.