Esra’a Al Shafei
En 2025, les investisseurs·euses en capital-risque devront faire face à leurs responsabilités en matière de vie privée
« L’année 2025 sera marquée par plusieurs changements cruciaux sur le marché mondial des technologies de surveillance. L’industrie de la surveillance par IA reste principalement motivée par le profit et la consolidation du pouvoir, et les prévisions indiquent qu’elle atteindra 234,72 milliards de dollars d’ici à 2027. La surveillance continue d’être intégrée dans nos outils de communication, souvent déguisée en “fonctionnalités” ou en “améliorations”, mais constituant en réalité des systèmes de surveillance sophistiqués. »
Paz Peña
L’IA et la justice environnementale se dirigeront vers un affrontement inévitable
« Les systèmes d’intelligence artificielle se développent dans le monde entier, entraînant une série de défis sociopolitiques, économiques et de réglementation. Jusqu’à présent, ces défis ont été abordés principalement du point de vue des implications pour la démocratie et les droits de l’homme, mais l’année 2025 marquera le début d’un changement irréversible. Ces défis se recouperont de plus en plus avec les demandes de justice environnementale qui protestent contre les impacts socio-environnementaux des centres de données d’IA. »
Louis Barclay
Les smartphones avec IA ressembleront à des horcruxes
« Un humain sur dix utilise aujourd’hui l’IA. Ce chiffre va continuer à augmenter, mais le plus intéressant est de savoir comment.
Le navigateur est le point de départ de l’IA grand public, son berceau. Mais deux ans plus tard, le bébé de Sam Altman est devenu un enfant. L’IA cherche désormais à prendre le contrôle du jouet lumineux qu’elle voit dans nos mains : nos smartphones. Les premières tentatives maladroites nous ont fait baisser la garde. Apple Intelligence n’a pas convaincu grand monde, pas plus que les offres d’IA des autres grands acteurs du marché des smartphones. »
Christo Buschek
Les ensembles de données deviendront un sujet d’enquête pour les journalistes
« Depuis longtemps, le discours autour de l’IA se résume soit à “Oh non, nous sommes tous condamnés”, soit à “Ce n’est qu’avec l’IA que nous pourrons guérir le cancer”. Mais derrière ces deux discours se cachent les mêmes personnes, les mêmes entreprises et les mêmes intérêts. En 2025, nous, les journalistes, utiliserons les ensembles de données pour améliorer notre couverture de l’IA et demander des comptes aux parties prenantes de l’IA. »
Kristophina Shilongo
En Afrique, la gouvernance technologique permettra de résoudre d’anciens problèmes avec de nouvelles méthodes
« En 2025, l’élaboration participative des politiques d’IA en Afrique prendra une tournure différente : elle sera réellement participative ! L’Union africaine, ses États membres et leurs partenaires financiers adopteront une approche plus inclusive pour élaborer des politiques technologiques. Pour quelles raisons ? Parce que les défis posés par l’IA et les autres technologies émergentes sont complexes : ils concernent l’économie, la sociologie, la politique et couvrent plusieurs secteurs, et requièrent une approche de la gouvernance impliquant toutes les parties prenantes. »
Sayash Kapoor
En 2025, l’IA continuera de progresser plus vite que son adoption
« L’IA générative avancée a connu des progrès fulgurants au cours des dernières années. Mais malgré les prédictions selon lesquelles l’IA révolutionnera l’économie à court terme, la diffusion de l’IA sera beaucoup plus lente. L’adoption de l’IA se heurte également à des obstacles institutionnels. Même lorsque des problèmes techniques tels que l’hallucination sont résolus, l’amélioration des résultats pour les patients se heurte à d’autres obstacles : la réglementation en matière de protection de la vie privée, l’intégration dans les flux de travail existants et la formation des médecins à l’utilisation de l’IA. Ces obstacles techniques et institutionnels conduisent de nombreuses personnes à conclure à tort que l’IA est inutilisable dans des domaines tels que les soins de santé ; en réalité, l’adoption de l’IA nécessite tout simplement beaucoup plus de temps que prévu. »
Roya Pakzad
Rendre l’IA plus concrète : l’évaluation au cœur de la thématique de l’IA en 2025
« En 2025, le paysage de l’IA connaîtra une transformation indispensable, abandonnant l’enthousiasme pour les fonctionnalités générales pour se concentrer sur l’évaluation des performances dans le monde réel et dans des domaines spécifiques. Si ces dernières années ont été largement consacrées à la célébration du potentiel de l’IA générative et des grands modèles de langage, la prochaine phase exigera des réponses concrètes : dans quelle mesure ces systèmes sont-ils efficaces pour accomplir des tâches spécifiques dans des domaines tels que la santé, les services gouvernementaux, les crises humanitaires ou la modération du contenu des réseaux sociaux ? »