TikTok est peut-être en avance sur son temps en ce qui concerne les challenges et les hashtags, mais la plateforme accuse un dangereux retard par rapport aux autres réseaux sociaux pour ce qui est de la désinformation et de l’influence politique.
Contrairement à la plupart des autres plateformes, TikTok ne donne aucune information sur l’identité des annonceurs qu’elle accueille, ni sur les objectifs qu’ils poursuivent. L’entreprise affirme ne pas avoir besoin de transparence en la matière car les publicités politiques, qui représentent l’une des plus grandes formes de publicité, y sont interdites. Toutefois, notre étude récente révèle une réalité bien différente. Les failles existantes, le laxisme de la part du réseau social et les nouvelles formes de publicités prouvent clairement que TikTok n’est pas exempt de publicités politiques. Bien au contraire. Mais sur cette plateforme à l’influence croissante, il est aujourd’hui impossible de savoir qui en est à l’origine et comment elles ont pu arriver là et encore moins de les identifier formellement. Plus inquiétant encore : tout cela est caché aux utilisateurs et utilisatrices et TikTok met peu ou pas de moyens en place pour lutter contre cette dérive.
La transparence en matière de publicité est quelque chose de crucial. C’est pourquoi Snapchat, YouTube, Instagram et Facebook ont tous construit des bases de données publicitaires qui permettent à n’importe qui de vérifier quelles publicités sont diffusées sur la plateforme. Et c’est aussi pourquoi Mozilla milite depuis plusieurs années pour améliorer le fonctionnement de ces bases de données.
Alors que des échéances électorales majeures se profilent un peu partout dans le monde, y compris une élection de première importance en Allemagne en septembre, TikTok doit prendre des mesures immédiates pour garantir la transparence de ses publicités et tout faire pour éviter de devenir la prochaine plaque tournante de la désinformation et de l’influence politique douteuse.